• Moi je, moi je, moi je…

    Ils me gonflent les « moi je ». Ma collègue par exemple c’est le genre de personne qui aime parler d’elle, elle ramène tout à elle. Si je lui dis que j’ai mal au bras, elle a encore plus mal que moi.  Elle souffre et elle a toujours plus mal que les autres. On va dire que c’est la championne du monde de la souffrance toutes catégories confondues ! C’est pénible ce genre de personne.

    Je suis en stress, aujourd’hui s’écrit le destin de maman. On saura si on peut la soigner ou pas  de son cancer. Si elle fait une chimio, j’ai peur qu’elle ne s’en relève pas. Ses problèmes de mémoires se sont « stabilisés » par contre elle n’a plus le droit de conduire (et c’est tant mieux car j’allais le lui interdire, je suis heureuse que l’interdiction vienne du médecin). Elle l’a mal pris, elle a pleuré, mais c’est mieux ainsi, elle était dangereuse et parfois elle cherchait sa voiture pendant des plombs parce qu’elle avait oublié où elle l’avait garé.

    Aujourd’hui c’est ma sœur qui l’accompagne, pour une fois ce n’est pas moi, je n’ai pas pu me libérer. Et bien j’ai l’impression que ma frangine attend une médaille parce qu’elle accompagne notre mère ! Quand on l’écoute c’est compliqué (alors qu’elle est en vacances), il a fallu que je cours pour que ma mère puisse avoir le droit à une ambulance pour aller à l’hôpital parce que ma frangine trouvait ça trop fatiguant d’aller la chercher et la ramener.

    Bref, tout va pour le mieux. Je suis toujours aussi irritable, fatiguée et angoissée, mais je me soigne à grand coup de câlins, bisous et d’amour.

    Merci d’être là, même si moi je n’y suis pas vraiment.

    Je vous embrasse fort.

    Hasta la vista


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  • Les RDV pour maman s’enchainent, c’est la grosse période. Mardi neuro-psy, aujourd’hui IRM, dans 15 jours spécialiste de la mémoire, puis médecin traitant pour faire le point. Et pour finir en beauté, un spécialiste début juillet pour savoir si on peut ou pas opérer et traiter son cancer.

    Du coup l’ambiance est tendue à la maison, Mac a des journées de merde au travail il se défoule sur nous en rentrant, c’est sa grande spécialité ça. Il rentre avec une humeur de chien et aboie à la moindre occasion. Quant à moi j’intériorise tout et je suis susceptible, soupe au lait, contrariée à la moindre occasion. Bref, il y aura des jours meilleurs. J’ai hâte d’arriver au dénouement et de savoir ce qui sera fait ou pas pour elle.

     Vous voulez que je vous fasse rire ? (En tout cas moi je ris jaune). Cette semaine c’était l’anniversaire de mon fils adoré. Nous avons pour habitude de faire 2 repas d’anniversaire : un avec la famille et un avec les amis. Nous déterminons une date, nous invitons la famille. J’ai ma sœur qui ne pourra pas venir, elle n’est pas dispo, mes beaux-parents, ne seront pas là non plus mais ils viendront une autre fois, mes belles sœurs seront là. Une de mes belles-sœurs a appelé mon mari pour lui dire « on va décaler la date de l’anniversaire de p’tit bichon, parce qu’il manque du monde ».

    Mais de quoi elle se mêle ??? Quand Mac m’a dit ça j’ai les yeux qui sont tombés, la mâchoire qui s’est décrochée et intérieurement j’avais envie de hurler. A quel moment c’est à elle de décider qui doit être présent ou pas à l’anniversaire de mon fils ? Quand je suis invitée à un anniversaire, soit je suis dispo, soit j’essaye de me rendre dispo, soit je ne peux pas et je m’excuse, mais jamais je ne vais dire « je ne suis pas là, tu changes la date pour que je puisse être là ? »

    Je ne décolère pas. Déjà qu’elle a fait du zèle à mon mariage alors que je ne lui ai jamais rien demandé, je suis le genre de nana à tout gérer par moi-même, je ne demande jamais rien à personne, comme ça je ne suis ni déçue, ni redevable. Parce que rien n’est jamais gratuit. La preuve, le lendemain du mariage, ma belle-mère est venue me voir pour me dire « tu devrais remercier Josette (c’est pas son vrai prénom, forcément) pour tout ce qu’elle a fait pour toi ». Mais moi je ne lui ai rien demandé ! Josette est une personne charmante, très gentille et altruiste mais elle a la fâcheuse habitude de se prendre pour Mère Thérèsa, le sauveur ou superman !

    Il faut qu’elle se mêle de tout, qu’elle aide, même si on ne lui demande pas.

    Comme vous le voyez, je suis très zen, cool, détendue ! Je vais me faire un film bien triste histoire de pleurer un bon coup, car je n’extériorise rien et je sens que j’ai besoin que ça sorte. 

    Je vous embrasse.

    Hasta la vista.

     


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  • Sont vraiment tous trop cons !

    Je parle des gens qui flippent dès que les médias parlent de grève des chauffeurs de matières dangereuses (et donc de carburant) et du risque de pénurie que ça implique.

    Alors tu vois Raymond et Yolande aller faire un plein de 20 euros (ils étaient vachement à sec ces deux crétins) et remplir deux jerricanes au cas où ils n’auraient plus de quoi se rendre à l’ouverture (ou fermeture) du supermarché du coin pour aller chercher 2 pauv’ tranches de jambons et une ½ baguette pour leur repas du soir. Pourvu qu’on ne parle pas de pénurie pour le ravitaillement alimentaire, sinon on va voir des paquets de sucre, des conserves et des packs d’eau défiler dans les caddies !

    Mais si Raymond et Yolande faisaient un plein de course, comme tout le monde, pour tenir la semaine, ils n’auraient pas besoin d’aller acheter tous les jours leur ration quotidienne et s’ils mettaient du carburant dans leur véhicule que lorsque cela est nécessaire, il n’y aurait pas de pénurie non plus.

    Du coup, à cause de tous les Raymond et Yolande, les gens comme moi qui ont besoin de se déplacer pour leur travail, se retrouvent dans la merde. Personnellement j’ai cette fois échappé à la galère, j’ai fait le plein (parce qu’en réserve) vendredi dernier et je n’ai pas encore besoin d’y retourner (et la fin de la grève est annoncée, ouf !).

    J’aimerais dire à Raymond, Josette, Yolande, Michel, et tous les intellectuellement limités que ce sont eux qui créent la pénurie. Qu’avec leur raisonnement nombriliste ils risquent de crever d’une crise cardiaque car si les secours n’ont plus de carburant, ils ne seront pas « sauvés » (je sais que les secours ont une réserve propre et qu’il n’y a pas de pénurie possible pour eux).

    Je ne supporte plus ces gens qui ne pensent qu’à leur petit confort, qu’à leur petite personne et qui stockent dès qu’on annonce un problème de ravitaillement quelconque. Heureusement que la connerie n’est pas contagieuse !

     

    Hasta la vista

     

    PS : Merci pour vos messages de soutien les filles, c'est sympa, ça fait du bien au moral. Je vais relativement bien. On y verra plus clair dans quelques semaines. Gros bisous

       

     


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  • Y a de la joie…ou pas !

    Angoissée ! Voilà ce que je suis. Je ne dors quasiment plus, je broie du noir. Et lorsque j’arrive à dormir, je fais des cauchemars.

    J’ai l’impression d’être débordée, de ne plus pouvoir gérer et pourtant je n’ai pas le choix. Le pire dans tout ça et que personne ne le voit. Même Mac ne capte pas que je suis mal.

    Ma mère déconne, elle oublie les interdictions du médecin et il y a une semaine je l’ai chopé en train de boire de la bière (ce qui lui est formellement interdit, vue qu’elle souffre d’une pathologie au foie). J’ai pété un câble, j’ai endossé le rôle d’une mère qui engueule son enfant, car en réalité c’est ça ! Ma mère est devenue une enfant qu’on gronde à tout bout de champ. Lorsque je râle et lui rappelle tout ce qu’elle n’a pas le droit de faire, boire ou manger, elle me regarde avec un regard vide. J’ai l’impression qu’elle se vide de son intelligence (elle n’en a jamais eu beaucoup, mais maintenant elle n’en a plus du tout).

    Je suis triste de la voir devenir une autre que je ne connais pas, je suis fatiguée de la fliquer pour voir si elle ne déconne pas, d’autant plus que je dois l’accompagner à tous ses RDV médicaux, je me casse la tête à faire des heures sup pour pouvoir me libérer lorsqu’elle a besoin de moi et au final j’ai peur que ça ne serve à rien, puisque dès que j’ai le dos tourné, elle fait n’importe quoi.

    On pourrait la placer dans un foyer, un centre, mais cela a un coût que nous ne pouvons pas assumer.

    Heureusement que je travaille, ça me permet d’oublier mes problèmes et de penser à autre chose.  Je suis fatiguée, j’ai ce gros point dans la poitrine qui m’empêche régulièrement de fermer les yeux. Je ne pleure pas, et ça me fait peur, parce que j’en ai besoin mais je n’y arrive pas je garde tout à l’intérieur.  Et tout cela crée des tensions à la maison, parce que je deviens susceptible, sensible à la moindre réflexion.

    Je n’aime pas me lamenter sur mon sort, mais je dois avouer que d’avoir couché les mots sur cette page, ça fait du bien.

    Hasta la vista


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  • « Jésus revient….Jéééésus revient….. lalalalalala »

     

    Je vous jure que ce que je vais vous raconter est vrai, et que je n’ai rien inventé. Ça n’arrive qu’à moi, je les collectionne. Non seulement il m’arrive pas mal de choses pas très positives dans ma vie familiale mais si en plus au boulot j’aimante les bizarres, les drôles, les originaux, les déglingos…

    Je suis partagée entre l’envie de pleurer de rire et la peur que ma conscience m’ordonne de garder à l’esprit. Je vous explique.

    Il y a de cela quelques semaines je reçois un type qui souhaite être suivi par mon service. Ok, on remplit le dossier. Il m’a l’air motivé et entreprenant question démarches. La seule ombre au tableau c’est qu’il a un lourd passé d’alcoolique et de consommateur de « fumette ». Le bon point est qu’il ne me le cache pas. Il est sobre depuis un bon moment.

    Son dossier passe en commission et il est validé. Je commence le suivi… Il était en stage en entreprise d’une semaine…enfin, normalement une semaine car lorsque je l’ai revu la semaine dernière, je n’ai plus eu affaire au même bonhomme. Il a écourté son stage parce que les autres « se foutaient de sa gueule », ils l’ont bizuté (c’est pas bien) et il n’a pas apprécié. Bref il a vite jeté l’éponge pour une broutille. Rambo a disparu pour faire place à Flipette, le roi des mauviettes !

    Quelques minutes avant notre RDV il appelle au bureau, il veut me parler parce qu’il ne pourra pas venir, il veut m’expliquer pourquoi, mais je ne suis pas dispo et je ne peux pas le prendre au tél, il rappelle 10 min plus tard pour dire qu’il va venir et qu’il m’expliquera la situation. Le roi du suspens !!!!

    A l’heure du RDV il est là. A la question « comment allez-vous ? » il répond « c’est pas la joie », je sens que cela va être épique.

    Il commence à me parler de son stage qui s’est mal passé. Qu’ils n’ont pas été cools avec lui, blablabla. Je lui explique qu’on n’est pas au boulot pour se faire des amis mais pour bosser et que le monde du travail n’est pas le monde merveilleux des bisounours. Puis il enchaine avec son père qui est malade d’un cancer en phase terminal. Je lui explique que je sais ce qu’il traverse et que c’est compliqué mais que pour lui la vie continue et qu’il va falloir faire face.

    Et à ce moment-là, il me sort « oh puis il n’y a pas que ça, si je vous le dis, vous allez me prendre pour un fou ». Voilà qui aiguise ma curiosité, je lui  tends une perche et il la saisit et là, j’entre dans la quatrième dimension. « J’entends des voix dans ma tête, elles viennent de là-haut, ce sont des anges. Et je peux vous dire que tous les anges ne sont pas gentils, ils me disent des trucs méchants ».

    Oh lalala ! Voilà que mon gazier se transforme en schizophrène halluciné. Le voilà dans un délire mystique ! Il me parle à demi-mots de Dieu. Il se demande s’il ne doit pas aller voir un prêtre. Puis il me sort « faut que je passe une IRM du cerveau, je suis sûr que j’ai un truc au cerveau. »  (Ben ouais pépère, des années de bouteilles et fumer du rotin à tout va, ça bousille le cerveau. Ce que tu as s’appelle une psychose, et ça ne m’enchante pas du tout).

    J’ai envie de me foutre de sa gueule sur le coup, de lui dire qu’il est bon pour l’asile, qu’il a un pète au casque... Et puis ma conscience me rappelle à l’ordre, mes cours de psycho me reviennent à l’esprit. Qui dit psychose avec hallucination, dit danger ! Imaginons que les « mauvais anges » lui disent de prendre la paire de ciseaux qui est sur le bureau et de me les planter dans la gorge pour m’empêcher d’aller raconter ce qu’il vient de me dire.  J’ai donc évité de me foutre ouvertement de sa tronche, et j’ai terminé mon entretien en étant la plus compatissante possible. Je lui ai fait promettre d’aller voir son médecin et de lui en parler. Il s’est engagé à le faire… pourvu qu’il tienne parole, je n’ai pas envie de finir en steak tartare.

    J’ai raconté ma mésaventure à mon collègue, qui lui était bidonné. « il n’y a vraiment qu’à toi que ça arrive, tu attires tous les tarés du coin », c’est pas drôle !

    Hasta la vista.

     


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